L’album « No man’s land » édité en 1978 est un album que Jacques n’aimait pas avoir fait. Il se posait beaucoup de questions à son propos et pour résumer il souhaitait ne pas le voir sortir. Il a fallu que Laurent Thibault qui dirigeait le studio du Château d’Hérouville insiste à de nombreuses reprises pour faire accepter à Jacques l’idée qu’il venait sans doute de commettre l’un de ses meilleurs albums.
Je pense que Jacques en a convenu par la suite. Mais sur le moment Jacques était assez détaché de tout ce qui pouvait être lié à la sortie de cet album. Ayant déjà réalisé deux couvertures d’album, la couverture d’un single et disposant d’un stock considérable d’images prises « en scène » et « en privé » la question de la réalisation de la pochette pour ce nouvel album ne se posait même pas. J’allais trouver l’idée, mettre en forme le projet et proposer l’idée.

La photo du recto :
Pour le recto j’ai donc travaillé une photo prise en scène dans laquelle Jacques pouvait être identifié à un « Pierrot lunaire ». Je pense que ce choix fait écho au trouble perceptible qui entourait la sortie de ce disque. Bruno Ducourant, le graphiste qui était déjà intervenu sur « Alertez les Bébés » a réalisé la mise en page et je pense que son intervention a été très bénéfique car à l’inverse d »Alertez les Bébés » ou nous avions Jacques et moi défini un cadre précis et où Bruno n’avait eu, si j’ose dire qu’à apposé le lettrage, cette fois ci je lui avait apporté une matière brute à valoriser. Il s’en est très bien chargé.